Bruxelles Formation publie les résultats d’une nouvelle étude sur les conditions de vie des publics de la formation professionnelle à Bruxelles. Elle montre que les stagiaires en formation sont particulièrement exposés à la précarité.
43,8%* (contre une moyenne dans la population bruxelloise de 27,6%), c’est le taux de stagiaires en formation chez Bruxelles Formation et ses partenaires, qui disposent du statut BIM (Bénéficiaire de l’Intervention Majorée). Ces données représentent un indicateur important pour évaluer la vulnérabilité d’une population face à la précarité.
Les chiffres sont relativement stables au regard de notre précédente étude** (45,7% de stagiaires pour une moyenne bruxellois de 25,6%) et montrent que les publics de Bruxelles Formation et de ses partenaires sont toujours particulièrement touchés par la précarité.
Parmi les publics les plus fragilisés, nous retrouvons les femmes, les chercheurs d’emploi non-européens et les personnes au niveau d’études les plus faibles. Nous constatons également de grandes disparités en fonction de la nature de la formation.
Une enquête pour appuyer l’étude qualitative
Pour comprendre plus en détails à quelles problématiques les stagiaires doivent faire face dans leur quotidien, nous avons lancé une enquête complémentaire focalisée sur leurs revenus et leurs conditions de vie. Nous avons notamment voulu savoir s’ils étaient capables de payer leur loyer, de se chauffer correctement ou encore de faire face à des dépenses imprévues.
Pour chaque question posée, les stagiaires ont un taux d’incapacité financière supérieur à la moyenne bruxelloise. A titre d’exemple, 18,3% des stagiaires se disent incapables de pouvoir se chauffer de manière adaptée (contre 14,7% des chercheurs d’emploi belges et une moyenne bruxelloise de 7,9%).
Plus alarmant encore, 61,6% des stagiaires qui ont répondu à notre enquête, ont indiqué un revenu mensuel pour leur ménage, sous le seuil de pauvreté. Soit, plus de 3 stagiaires sur 5.
Olivia P’tito, Directrice Générale de Bruxelles Formation :
« Aujourd’hui, certain.e.s Bruxellois.es n’ont plus les moyens d’investir du temps dans leur avenir. C’est un véritable drame, alors que l’on sait que le développement des compétences est le premier levier à activer pour lutter contre la précarité. Notre dernière étude sur cette thématique (2018) nous a permis de faire adopter un plan de lutte contre la précarité des stagiaires en formation. Grâce à ces nouvelles données affinées, nous espérons aller encore plus loin. »
Bernard Clerfayt, ministre du gouvernement bruxellois en charge de l’emploi et de la Formation professionnelle :
« 3 Bruxellois en formation sur 5 vivent dans la précarité. Il était donc urgent de doubler le montant de l’indemnité de formation pour atteindre 2 euros/heure, sans pénaliser fiscalement les stagiaires. Se former, c’est accéder plus rapidement à l’emploi et ainsi sortir de la pauvreté. C’est pourquoi, il faut continuer à sécuriser les parcours des stagiaires en proposant des formations plus courtes qui mènent plus rapidement à l’emploi. »